Membre du Tribunal Rabbinique de Montréal
Rabbin de la Communauté Séfarade de Laval
On remplit le premier verre de vin et on prononce dessus le kiddouch. Le verre doit contenir une reviit, soit environ le volume de 86 ml.
Avant de réciter le kiddouch, il faut songer à remplir l’obligation de la mitsva du kiddouch ainsi que la mitsva relative aux quatre verres. On rappelle à sa famille de bien écouter le kiddouch et de penser à s’en acquitter par la bénédiction que récite le maître de maison. Lui aussi doit penser à les acquitter.
Après le kiddouch, on boit tout le verre ou du moins la majorité, accoudé du côté gauche, et on ne récite pas la bénédiction après consommation.
On procède aux ablutions comme si nous allions consommer du pain, mais l’on ne prononce pas de bénédiction. Cette Netilah se fait dans le but de consommer le Karpas trempé.
On prend moins d’un kazayit de céleri qu’on trempe dans du vinaigre ou de l’eau salée et on récite la bénédiction boré peri ha-adama et on le mange par la suite. Il faut songer à s’acquitter du Marror qu’on consommera plus tard dans la soirée. Nous ne nous accoudons pas pour manger le Karpas.
Parmi les trois matsot qui se trouvent sur le plateau, on saisit la matsa du milieu et on la casse en deux. On confie l’une des moitiés à l’un des convives qui la garde à titre d’afikoman. L’usage est de la mettre sous la nappe. Quant à la deuxième moitié, on la remet entre les deux matsot entières
On remplit le deuxième verre et on fait dessus la lecture de la haggada. On doit garder présent à l’esprit que l’on accomplit ainsi le précepte de Tu le raconteras à ton fils ce jour-là (Rambam, Sefer HaMitsvot §157).
On lève le plateau et on récite Bivhilou yatsanou mimitsraïm, puis on dit Ha La’hma jusqu’à béné horin.
On retire le plateau de la table, et le fils ou l’un des convives pose les questions du Ma nichtana. S’il n’y a personne, on lit soi-même le Ma nichtana. Même les érudits se posent l’un à l’autre les questions du Ma nichtana.
On remet le plateau à sa place et l’on entame le Avadim hayinou, jusqu’à Gaal Israël. On prend soin de lire la haggada avec joie et enthousiasme, mais aussi avec émoi et respect. On explique la haggada dans un langage familier. Et il est bon de mêler aux explications, des midrachim de nos Sages qui portent sur les miracles et prodiges extraordinaires que le Créateur a réalisés cette nuit-là, puisque ces miracles se répercutent jusqu’à nous. Plus on développe le récit sur ces événements, plus on est digne de louanges.
Ensuite, on boit, accoudé, le deuxième verre sans prononcer dessus la bénédiction avant consommation ni la bénédiction après consommation.
On procède aux ablutions et on récite cette fois-ci la bénédiction Âl netilat yadayim.
On saisit les matsot telles qu’on les a disposées, la matsa cassée entre les deux entières, on les tient dans sa main et on prononce la bénédiction Hamotsi le’hem min ha-arets.
Puis on laisse tomber de sa main la matsa inférieure et on récite la bénédiction acher kidechanou … âl akhilat matsa. On casse ensemble un morceau de la matsa entière et de la matsa cassé, et on les trempe dans le sel puis on les mange, accoudés.
Il faut manger un kazayit, environ 28 g de chaque matzah (56 g en tout), et prendre soin de ne pas dépasser kédé akhilat peras (le délai suivant la première gorgée, entre 4 et 9 minutes). Nous suivons l’opinion rigoureuse.
On prend un kazayit de maror, on le trempe dans le harosset et l’on récite dessus la bénédiction acher kidechanou … âl akhilat maror. On le mange sans s’accouder.
On prélève de la troisième matsa un kazayit (28 g) que l’on joint avec un kazayit de maror (28 g) et on trempe le tout dans le harosset. On récite par la suite : En souvenir du Temple, tel Hillel l’ancien qui les joignait et les mangeait ensemble, pour accomplir ce qui est dit : ils mangeront la [chair du sacrifice] avec des galettes et des herbes amères. Puis on les mange conjointement, accoudés.
On évite de tenir des propos qui n’ont pas de rapport avec le repas jusqu’à ce qu’on ait mangé le korekh.
On prend son repas sur la table dressée, et garnie à la mesure de ses moyens. On mange à sa guise, sans toutefois exagérer.
Il est bon de ne parler que de sujets qui touchent à cette nuit spéciale. Il faut boire et manger avec gaieté de cœur, mais aussi avec respect et dignité. Il n’est pas nécessaire de s’accouder pendant le repas.
Au terme du repas, on mange la matsa que l’on a gardée sous la nappe. On en distribue un kazayit à chacun et, avant de le consommer, on a coutume de dire : En souvenir du sacrifice Pessa’h que l’on mangeait à l’état de satiété.On le mange accoudé, sans oublier de le consommer avant la « mi-nuit ».
Après avoir mangé l’afikoman, il est interdit de manger quoi que ce soit, ou de boire quoi que ce soit à part de l’eau. En cas de besoin, il est permis de boire un thé ou un café.
On remplit le troisième verre pour accompagner, avec Bircat hamazon. On se rince les mains comme l’exige le rite de mayim a’haronim et l’on dit Bircat hamazon avec ferveur, l’esprit lucide et serein. Et après Bircat hamazon on prononce la bénédiction boré peri haguéfenet on boit le verre, accoudé. Et l’on songe à s’acquitter, par cette bénédiction, également de la consommation du quatrième verre.
On remplit le quatrième verre et l’on termine, dessus, la lecture du hallel. On commence à partir de Chefokh hamatekha el hagoyim et l’on clôt la lecture par melekh mehoulal batichba’hot, sans prononcer le Nom sacré.
À l’issu du hallel, on boit le quatrième verre en s’accoudant et, après, on récite la bénédiction après consommation.
Après avoir observé dûment tout le rituel avec la ferveur requise, l’on doit être certain et confiant qu’on est agréé par Hachem.
On est tenu de se consacrer aux lois relatives à Pessa’h, au thème de la sortie d’Égypte et au récit des miracles et des prodiges que le Saint béni soit-Il a opéré en faveur de nos ancêtres, jusqu’à ce que l’on succombe au sommeil.
Il est d’usage de ne pas réciter le Kriat Chéma du coucher, sauf le paragraphe du Chéma. On ne lit pas les autres passages, car cette nuit-là est préservée de tout esprit malfaisant dans la mesure où D-ieu nous protège.
Au terme de la haggada, on a coutume de chanter certains poèmes liturgiques imprimés dans les haggadot.
On s’efforcera cette nuit-là de garder toutes ses pensées pures, et d’orienter toutes ses actions vers un seul et même but : être agréé par D-ieu.